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AUTRES SOURCES
Le Cycle arthurien :
Les histoires du roi Arthur et de ses compagnons sont probablement inspirés de mythes celtiques. Déjà ces personnages apparaissent dans certains textes sacrés gallois (Kulhwch et Olwen, La Dame de la Fontaine, Peredur fils d'Evrawc, Gereint et Enid...)
Nombreuses histoires avec Arthur, plusieurs auteurs qui intègrent des éléments ou des personnages nouveaux à la série en fonction de la mentalité de leur époque ou des besoins du commanditaire de l'œuvre quand il y en avait un, ce qui était souvent le cas au Moyen Age.
Arthur lui-même est un roi mythique, il est plutôt le mélange de différents souverains réels et imaginaires. Il fait partie d'une histoire intemporelle qui se régénère en permanence, qui peut se réinventer selon les époques.
Son nom découlerait de Arth qui signifie « ours » en gallois, animal considéré comme le roi des animaux autrefois en Europe, avant que l'on ne connaisse le lion. Selon Gwenc'hlan Le Scouëzec, il faudrait davantage le rapprocher de la syllabe Arz ou Art qui en breton fait référence à la pierre, son nom signifierait plutôt le « Roi de la Pierre ». Artos = pierre en gaulois ???
Mélange de christianisme et de traditions celtiques
Parmi les quatre talismans des Tuatha dé Danann (cf. la mythologie celtique irlandaise vue plus haut), deux sont étrangement proches des objets principaux du cycle arthurien le Chaudron du Dagda (que l'on peut rapprocher du Graal) et l'épée de Nuada (qui pourrait avoir inspiré Excalibur).
Arthur aussi est un chasseur de dragon. Il l'a combattu d'après la légende à Plestin-les-Grèves (22) avec saint Efflam (V ème siècle). Son père s'appelle par ailleurs Uther Pendragon (pen - dragon = tête de dragon).
Dans l'Histoire des Rois de Bretagne de Geoffroy de Monmouth, Arthur tue au Mont Saint-Michel le géant Dinabuc, venu d'Espagne. Celui-ci retenait captive Hélène, la fille du roi Hoël I er (duc de Bretagne de 960 à 981), qui y mourut aussi. Proximité phonique entre Tombe-laine et Tombe Hélène.
Dans le Roman de Brut de Robert Wace, il combat le géant Frollo, gardien de Paris.
Arthur tue un autre géant à Dorstone (ouest de l'Angleterre), où un dolmen porte encore ses traces.
Géants peut-être équivalents aux dragons = anciennes religions,
géants seuls êtres capables de dresser des menhirs ou des dolmens
Merlin représente quant à lui les druides et leurs survivances.
Morgane et Viviane ??? seraient plutôt à rapprocher aux déesses liées à l'eau et aux sources.
Les principaux auteurs :
Geoffroy de Monmouth (Geoffrey of Monmouth) : 1095-1155, évêque et auteur gallois probablement né à Monmouth. Il réalisa trois principaux ouvrages : les Prophéties de Merlin, la Vie de Merlin et l'Histoire des Rois de Bretagne ( Historia Regum Britanniae ).
Wace : 1100-1180 environ, poète normand né sur l'île de Jersey, chanoine à Bayeux (14) il est parfois prénommé Robert. Ses deux ouvrages les plus célèbres sont le Roman de Brut et le Roman de Rou. C'est lui qui parle le premier de la Table Ronde.
Chrétien de Troyes : 1135-1183, poète français probablement né à Troyes (10). Ses principaux ouvrages sont Lancelot ou Le Chevalier de la Charrette, Yvain ou Le Chevalier au lion et Perceval ou Le Conte du Graal. C'est lui qui parle le premier de l'épée Excalibur.
Robert de Boron : 1200-1250 environ, auteur français né à Boron (90). S'appuyant sur Robert Wace et Chrétien de Troyes, c'est lui qui fit du Graal une relique chrétienne et qui « planta » Excalibur dans un rocher. Il écrivit son œuvre entre 1190 et 1210 : Joseph d'Arimathie, Merlin, Perceval.
Les principaux textes :
Historia Brittonum : c'est une compilation de textes probablement réalisée par le moine gallois Nennius au IXème siècle qui traite de l'Histoire de l'Ile de Bretagne, certains écrits seraient de Gildas le Sage (VIème siècle). C'est dans ces manuscrits qu'Arthur est mentionné pour la première fois : il est dux bellorum (chef de guerre) et résiste à l'invasion saxonne. Merlin y est aussi brièvement cité.
Annales Cambriae : ces manuscrits anonymes du Xème siècle environ traitent principalement de l'Histoire du Pays de Galles, mais aussi de ses voisins : Irlande, Angleterre, Ecosse… Arthur y est mentionné ainsi que Merlin et Mordred.
Prophetiae Merlini (Geoffroy de Monmouth, vers 1130) : c'est dans « Les Prophéties de Merlin » qu'on trouve par exemple l'histoire du dragon rouge et du dragon blanc sous le château de Vortigern.
Historia Regum Britanniae (Geoffroy de Monmouth, vers 1135) : « l'Histoire des Rois de Bretagne » fait état des premiers souverains britanniques, parmi lesquels Uther Pendragon, le père d'Arthur. Texte en français moderne, incomplet (10 pages)
Vita Merlini (Geoffroy de Monmouth, vers 1150) : c'est dans « La Vie de Merlin » qu'apparait la Morgane, demi-sœur d'Arthur. Texte en latin-français-anglais (199 pages)
Le Roman de Brut (Wace, vers 1155) : c'est en grande partie une traduction en vieux français de l'Historia Regum Britanniae, même si l'auteur a pris beaucoup de libertés. Brut vient de Brutus, premier roi supposé de Bretagne, d'origine troyenne. C'est dans ce texte qu'apparait pour la première fois la Table Ronde. Texte en français ancien tome 1 (459 pages) et tome 2 (525 pages)
Lancelot ou Le Chevalier de la Charrette (Chrétien de Troyes, vers 1180) : dans cette histoire, Lancelot part délivrer la reine Guenièvre qui a été enlevée par Méléagant. Le chevalier amoureux doit pour cela effectuer plusieurs épreuves dont monter dans une charrette de condamné. Texte en français ancien et moderne (285 pages)
Yvain ou Le Chevalier au Lion (Chrétien de Troyes, vers 1180) : ce récit ressemble au texte gallois Owein et Lunet ou La Dame de la Fontaine. Le chevalier Yvain se rend à une fontaine magique puis se fait capturer. Lunete la servante l'aide à s'échapper et lui propose d'épouser Laudine, qui le quittera quelques temps plus tard. Yvain tue ensuite un dragon qui se battait contre un lion, ce dernier devient son compagnon. Yvain combat enfin Gauvain, son meilleur ami, avant de retrouver Laudine. Texte en français ancien et moderne (197 pages)
Perceval ou Le Conte du Graal (Chrétien de Troyes, vers 1185, inachevé) : Perceval quitte sa mère pour rejoindre le roi Arthur et devenir chevalier. Il voit le Graal au château du roi Pêcheur, puis part à sa recherche. Il y est aussi question de Gauvain, qui se rend dans un château où il doit passer l'épreuve du lit périlleux. Texte en français ancien (192 pages)
Joseph d'Arimathie ou L'Histoire du Graal (Robert de Boron, vers 1195) : le Graal devient dans ce livre une relique chrétienne. C'est la coupe qui aurait recueilli le sang de Jésus lors de sa crucifixion qui sera emmenée sur l'Ile de Bretagne par le gendre de Joseph d'Arimathie (Bron, le roi Pêcheur) et son petit-fils (Alain). Texte en français moderne (395 pages) !!!!!!!!!!!!
Merlin (Robert de Boron, vers 1200) : il y est décrit la naissance de Merlin et mention pour la première fois du Père Blaise. On y apprend la ruse qu'a utilisée Merlin pour qu'Ygerne donne naissance à Arthur et on voit comment ce dernier est devenu roi (en retirant l'épée du rocher). On connait enfin comment la fée Viviane emprisonne Merlin pour l'éternité. Texte en français moderne (415 pages) !!!!!!!!!!! ou en français ancien (373 pages) !!!!!!!!!!!!
Perceval en prose (Robert de Boron, vers 1200) : Boron n'en est peut-être pas l'auteur mais il forme néanmoins une trilogie avec les deux autres textes ci-dessus. Il y est repris la création de la Table ronde, puis Perceval part en quête du Graal et l'obtient en guérissant le roi Pêcheur. Enfin on peut y lire la mort du roi Arthur, trahi par son neveu Mordred et emmené sur l'île d'Avalon.
Les personnages :
Le rôle des personnages ou leurs liens de parenté peuvent varier selon les auteurs :
Arthur : c'est le fils d'Uther Pendragon et d'Ygerne (Ygraine), duchesse de Cornouailles réfugiée au château de Tintagel (Angleterre). Marié à Guenièvre, son épée s'appelle Excalibur.
Merlin : dit l'Enchanteur, c'est l'incarnation des druides et de leurs savoirs, peut-être un équivalent du Dagda donc. Il éduque Arthur pendant son enfance.
Morgane : fée, fille d'Ygerne et de Gorlois, duc de Cornouailles, c'est donc la demi-sœur d'Arthur. Elle est sans doute une adaptation de la déesse celte Morrigan ; elle peut se transformer en corbeau. Elle est aussi la sœur de Morgause, qui apparait dans les romans plus tardifs.
Gauvain : fils de Morgause et du roi Loth d'Orcanie (Orcades en Ecosse).
Guenièvre : femme d'Arthur, fille de Léodagan de Carmélide (centre de la Grande-Bretagne a priori ).
Lancelot du Lac : père de Galaad, amoureux en secret de Guenièvre (amour courtois).
Mordred : fils incestueux d'Arthur et de Morgause selon certaines versions, il tuera son père à la bataille de Camlann.
Perceval : élevé par sa mère dans la forêt jusqu'à l'âge de quinze ans, il en ressort naïf et gagnera en maturité après avoir été admis à la Table ronde. On l'appelle Perceval le Gallois.
Viviane (ou Niniane ou la Dame du Lac) : fée qui donne Excalibur à Arthur (l'épée coincée dans le rocher est une autre épée), elle est l'élève de Merlin et le capture, éduque Lancelot et emmène Arthur à Avalon. Selon les versions elle apprend la magie à Morgane après la mort d'Ygerne.
Yvain : fils de Morgane d'après Robert de Boron et frère de Guenièvre dans le Kaamelott d'Alexandre Astier, il est surnommé le Chevalier au Lion.
Contes et légendes d'anciennes terres celtiques :
Tristan et Iseut :
Tristan est un chevalier, neveu du roi Marc('h), il apparait aussi parfois à la Table Ronde d'Arthur. Avec Iseut, ces deux personnages apparaissent dans des écrits du XIIème siècle, mais ils faisaient déjà partie de la tradition orale et de chants bretons et britanniques plusieurs siècles auparavant. Deux des plus anciens auteurs sont Béroul et Thomas d'Angleterre, tous deux natifs de Normandie ; ils ont rédigés leur version respective vers 1170. A peu près à la même époque, deux auteurs allemands écrivent d'autres parties de la vie de Tristan : Eilhart d'Oberg et de Godefroi de Strasbourg. La version qui fait référence aujourd'hui est celle de Joseph Bédier (1864-1938) intitulée Le Roman de Tristan et Iseut qui synthétise les textes de ces quatre auteurs médiévaux principalement. Ci-dessous voici le résumé de la version de Joseph Bédier :
Tristan est le fils de Blanchefleur et du roi Rivalen, qui mourut avant sa naissance, tandis que sa mère décéda peu après l'accouchement. Il fut donc confié à son oncle maternel, le roi Marc (Marc'h) de Cornouailles. Une fois adulte il se rend en Irlande pour combattre le géant Morholt, frère de la reine locale. Il parvint à blesser mortellement son adversaire mais ce dernier l'empoisonne avec son arme avant de lui avouer que seule la fille de la reine, Iseut (Iseult) la Blonde, pourra le sauver. Il se rend donc incognito chez la princesse irlandaise qui le guérit, puis rentre chez son oncle. Un jour, le roi Marc reçoit un cheveu blond et décide d'épouser celle à qui il appartient. Tristan retourne donc en Irlande afin de lui ramener Iseut mais une fois sur place, il doit combattre un dragon, qui le blesse à nouveau. Encore une fois la princesse le guérit bien que celle-ci découvre qu'il soit à l'origine de la mort de son oncle, Morholt. Néanmoins, le souverain irlandais accepte de donner sa fille en mariage afin de calmer les rivalités entre les deux royaumes. Tristan, Iseut et sa servante Brangien embarquent donc en bateau pour retrouver le roi Marc. Lors du voyage le jeune chevalier boit un philtre d'amour destiné aux futurs mariés et en offre à la blonde princesse. Tous deux tombent éperdument amoureux, mais Iseut épouse quand même l'oncle de Tristan. Plus tard, les amants s'enfuient du château et vont se cacher dans une forêt reculée. Cependant la magie du philtre ne dure que trois ans et une fois ce délai écoulé, Iseut décide de retourner auprès du roi Marc. Bien qu'ils éprouvent encore des sentiments l'un pour l'autre, Tristan part de son côté épouser une autre princesse, Iseut aux Mains Blanches. Au cours d'une bataille, il est grièvement blessé et fait à nouveau appel à la blonde irlandaise. On lui dit que si cette dernière accepte de le soigner, elle viendra sur un bateau à voile blanche ; la nouvelle épouse de Tristan, jalouse, lui dit que le navire qui s'approche a une voile noire. Le chevalier se laisse donc mourir et Iseut la Blonde, qui arrive trop tard pour le sauver, décide de trépasser elle aussi. Le roi Marc fait rapatrier les corps des deux amants et décide de les enterrer l'un auprès de l'autre.
Tristan et le Dragon, British Library de Londres (Angleterre)
Les mythes bretons s'entremêlent les uns les autres dans la mesure où l'Ile Tristan pourrait être un vestige de la cité d'Ys, la ville engloutie du roi Gradlon (roi semi-légendaire du Vème siècle). Le cheval de Marc'h, Morvac'h, serait aussi celui de saint Guénolé qui sauva Gradlon de la noyade. Par ailleurs, c'est sur cet étalon que le roi Marc'h chassa une biche qui se trouvait être en fait Ahès, une des filles de Gradlon.
L'histoire de Tristan et Iseult ressemble aussi étrangerment à un texte de la mythologie irlandaise du Cycle de Finn : la Poursuite de Diarmaid et Grainné. Finn y correspond au roi Marc'h, Grainné à Iseult, Diarmaid à Tristan, ce dernier meurt à la fin et il est aussi question d'un philtre magique.
Le personnage de Tristan a lui aussi été intégré dans d'autres légendes bretonnes/britanniques : certains auteurs ont fait de lui un des chevaliers de la Table Ronde du roi Arthur. Notons enfin qu'à l'instar de ce dernier, Tristan se bat contre un géant et un dragon.
Le Roman de Tristan et Iseut, de Joseph Bédier (1900-1905)
Gargantua :
Le géant Gargantua, popularisé par l'écrivain tourangeau François Rabelais (1483-1553), pourrait aussi être issu des mythes gaulois : il se rapproche un peu du Dagda avec son côté glouton.
Livres de François Rabelais en ancien français :
Pantagruel (1532)
Gargantua (1534)
Le Tiers Livre (1546)
Le Quart Livre (1552)
Le Cinquième Livre (1564)
Mélusine :
La légende de Mélusine pourrait elle aussi avoir un fond celtique. Mélusine est un personnage féminin à queue de poisson.
La Cité d'Ys (Is) :
Certains contes ou légendes européennes pourraient être issues de la tradition celtique. C'est peut-être le cas de la légende bretonne à propos de la Cité d'Ys (Is) dont il existe plusieurs versions. Globalement c'est l'histoire d'une ville bretonne située en bord de mer où règne le bon roi Gradlon (roi légendaire du Vème siècle). Sa fille Dahut (Dahud) malheureuserment est débauchée et sa pervesion va provoquer la submersion de la cité. Grâce au cheval Morvarc'h le roi survivra mais pas sa fille, qui hantera dès lors les flots.
Textes modernes d'anciens pays celtiques :
L'Histoire de l'Irlande :
Certains écrits « récents » confirment en partie les textes mythologiques notamment sur les quatre grandes fêtes celtiques ; c'est le cas de l'Histoire de l'Irlande (Foras Feasa ar Eirinn), rédigé en 1634 par Geoffrey Keating (extraits ici). Il y est dit qu'autrefois les druides irlandais se rassemblaient tous les ans pour Samain (vers le 1er novembre) à Tlachtgha (colline de Ward à Athboy) pour honorer tous les dieux. Pour Beltaine (vers le 1er mai) ils se réunissaient à Uisneach (à Loughnavalley) pour fêter le « dieu suprême », Bélénos. Lors de Lugnasad (dédiée à Lugh, vers le 1er août) les hommes et les femmes d'Irlande venaient à Tailtiu (à Teltown) pour se marier. Enfin, tous les trois ans après l'assemblée de Tlachtgha l'élite royale se retrouvait à Tara (près de Skryne) pour rédiger les lois et les annales (cliquez ici pour lire l'extrait).
L'hagiographie (la vie des saints chrétiens) :
On peut retrouver des similitudes symboliques ou des histoires communes entre des saints et des divinités celtique. C'est pourquoi il est intéressant d'étudier la vie des saints.
BELENOS
Saint Aignan d'Orléans, 358-453 environ, fêté le 17 novembre.
Il y a de plusieurs sources ou fontaines Saint-Aignan en France, la plupart sont dites guérisseuses (pour les yeux, la peau...). Bélénos était associé aux sources et à la guérison, d'ailleurs il y a une fontaine Saint-Aignan à Beaune-d'Allier (03), commune tirant son nom probablement de Bélénos.
BRIGANTIA (BRIGIT)
Sainte Brigitte de Kildare, 451-525, fêtée le 1er février comme l'Imbolc.
Elle serait la fille d'un roi écossais et ancien druide. Refusant de se marier, elle se construisit une cellule sous un chêne (arbre sacré pour les Celtes) pour prier, Kildare signifie d'ailleurs « cellule/église des chênes » en irlandais.
Plusieurs traditions associées à sainte Brigitte pourraient être des christianisations de coutumes celtes : croix de Brigitte, feux...
Sainte Brigitte et sainte Maure, entre le IVème et le VIème siècle, fêtées le 13 juillet.
Ce seraient deux princesses jumelles originaires d'Ecosse ou de Scandinavie, elles auraient vécu en Touraine et auraient été assassinées par des brigands près d'une source à Balagny-sur-Thérain (60), commune dont le nom fait un peu penser à Bélénos.
CERNUNNOS
Saint Cornély (Corneille), mort en 253, fêté le 14 septembre.
Ce serait le 21ème Pape catholique, il aurait vécu à Carnac (56) où il aurait pétrifié des soldats romains, créant ainsi les fameux aligenements de menhirs. Il était réputé purifier le bétail (cf. Beltaine) et est donc associé aux cornes, comme Cernunnos.
Les saints avec un cerf : Saint Hubert de Liège, saint Eustache de Mâcon, saint Meinulphe (Meinolf), saint Edern, saint Thélo (Théleau ou Théliau)...
EPONA
Sainte Reine, 237-253 environ, fêtée le 7 septembre.
Elle est originaire de Bourgogne et fut décapitée par un gouverneur romain à Alésia (Alise-Sainte-Reine, 21). La déesse
Epona était parfois appelée Epona Regina (Epona la Reine), une statuette d'Epona a d'ailleurs été découverte à Alise-Sainte-Reine.
LUG
Saint Michel, fêté le 29 septembre ou le 8 novembre :
Saint Michel fait partie des trois archanges dont le nom est connu avec Gabriel et Raphaël. Il serait apparu à différents endroits et à différentes époques, notamment vers 708 à saint Aubert, évêque d'Avranches (50) et fondateur de l'abbaye du Mont-Saint-Michel. Son culte s'est souvent imlplanté là où il y avait des temples dédiés à Mercure (cf. la commune de Saint-Michel-Mont-Mercure, 85) ou à Apollon dont il partage certains traits (jeunesse, beauté...), eux-même ayant probablement remplacé en Gaule des sanctuaires consacrés respectivement à Lug et à Bélénos.
Saint Gangolf d'Avallon (Gengoulph, Gengoul, Gengoux), 702-760 environ, fêté le 11 mai.
Né près de Langres (52), il fut tué par l'amant de sa femme, ce qui n'est pas sans rappeler l'histoire de Lleu et Blodeuwedd dans le texte Math, fils de Mathonwy. Claude Sterckx met aussi ce récit en rapport avec la vie d'Aengus. Gangolf mourut à Avallon (89), ville qui porte un nom sacré pour les Celtes car c'est là qu'est censé reposer le roi Arthur par exemple.
Saint Crépin et saint Crépinien, morts vers 286, fêtés le 25 octobre.
Ce sont deux frères cordonniers venus de Rome et martyrisés à Soissons (02). Lleu (Lug) a été cordonnier dans le texte gallois Math, fils de Mathonwy.
Saint Lugle et Luglien, morts vers 705, fêtés le 23 octobre.
Ce seraient deux princes originaires d'Irlande et qui auraient été assassinés près d'Arras (62).
Pour Daniel Gricourt et Dominique Hollard, Lug et Cernunnos seraient deux jumeaux divins, les Dioscures celtiques, c'est pourquoi les saints jumeaux comme Lugle et Luglien (dont les noms sont assez proches de Lug) pourraient en être une christianisation.
SUCELLOS
Saint Roch de Montpellier, 1350-1378 environ, fêté le 16 août.
Patron des pélerins et grand guérisseur, il est représenté avec un bâton et un chien, ce qui n'est pas sans rappeler Sucellos.
Les saints qui jettent leur marteau : saint Martin de Tours, saint Eloi, saint Jouvin, saint Julien de Brioude et saint Léger d'Autun, saint Just, saint Patrocle de Bourges, saint Robert de Turlande...
TARANIS
Saint Georges de Lydda, 280-303 environ, fêté le 23 avril.
Né dans l'actuelle Turquie, il s'engage dans l'armée romaine avant de la quitter car il ne supportait plus les exactions envers les chrétiens. Il meurt en martyr en 303 et est enterré à Lydda, actuelle ville de Lod en Israël. Selon la Légende Dorée de Jacques de Voragine (écrite vers 1260), il libèra la ville de Silcha en Afrique du Nord d'un terrible dragon, c'est pourquoi il souvent représenté monté sur un cheval et terrassant un dragon. Cette image est assez proche des nombreux Taranis-Jupiter « à l'anguipède » retrouvés en Europe.
Saint Gouesnou (Goueznou, Gouéno), mort en 675, fêté le 25 octobre.
Originaire de Grande-Bretagne, il fut l'un des premiers compagnons de Paul Aurélien, l'un des sept saints fondateurs de Bretagne. ???????
La toponymie (noms de lieu) :
Il s'agit d'être prudent quand on dit que tel nom de ville ou de lieu vient du nom d'une divinité.
BELENOS
Baulne-en-Brie (02)
Beaune (Beleno castro, 21), le dieu avait une source à son nom là-bas
Beaune-d'Allier (Belna, 03)
Beaune-la-Rolande (45)
Beaune-sur-Arzon (43)
Bellenot-sous-Pouilly (21)
Bellignies (59)
Louroux-de-Beaune (03)
En Europe :
San Juan/Xuan de Beleño (Espagne)
Beligna (Italie)
Bellino (Italie)
Belluno (Italie)
Biella (Italie)
BELISAMA
Bellême (61)
Blesme (51)
Blismes (58)
L'ancienne commune de Balesmes, aujourd'hui Descartes (37)
L'ancienne commune de Balesmes-sur-Marne, aujourd'hui Saints-Geosmes (52) où se trouve la source de la Marne
Le hameau de Bélime à Courpière (63)
Le hameau de Balême à Affieux (19)
BORVOS
Barbotan-les-Thermes (32)
Bourbon-l'Archambault (Aquis Bormonis, 03)
Bourbon-Lancy (Aquis Bormonis ou Aquis Nisineii, 71)
Bourbonne-les-Bains (Aquis Borvonis, 52)
Bormes-les-Mimosas (83)
Boulbon (13)
La Bourboule (63)
En Europe :
Worms (Borbetomagus, Allemagne)
BRIGANTIA
Briançon (05)
Briantes (36)
L'île de Brégançon à Bormes-les-Mimosas (83)
En Europe :
Brégence/Bregenz (Brigantium, Autriche)
Brigobanne (Allemagne) sur la rivière Breg et non loin de la rivière Brigach
Berganza (Espagne)
Bergondo (Espagne)
Betanzos (Espagne)
Bragança (Portugal)
Brigetio (Slovaquie)
DIVONA
Divonne-les-Bains (01)
Dions (30) avec son gouffre portent un dérivé de son nom
Cahors (46) portait aussi son nom (Divona Cadurcorum)
Sources en Bourgogne :
La Douix du Châtillon (source) à Châtillon-sur-Seine (21)
La Douix d'Aulot à Bure-les-Templiers (21)
La Duix de Terrefondrée (21)
La Fosse Dionne à Tonnerre (89)
Deux rivières portent aussi son nom dans le Poitou (Dive du Nord et Dive du Sud) et une en Normandie (la Dives).
Fontaine Divona à Bordeaux (cf. Ausone).
Die (26) « divonus » ????
GRANNOS
Grand (88)
Grignols (24)
Grignols (33)
En Europe :
Aix-la-Chapelle (Aquis Granni, Allemagne)
LUG
De nombreuses cités celtes lui étaient dédiées, généralement sous le nom latinisé de Lugdunum qui signifie « la forteresse (bâtie sur une colline) de Lug ». Cependant, si Lug signifie « lumineux », il est possible que Lugdunum n'a pas de rapport avec un dieu mais veut juste dire « la forteresse bâtie sur une colline lumineuse ». La Lugdunum la plus connue était l'actuelle ville de Lyon (69), qui était aussi la capitale des Gaules après la conquête romaine, ce qui prouve néanmoins l'importance de cette divinité si on considère que cette ville lui était dédiée. Par ailleurs, la fête principale des Gaules (toujours après la romanisation) a été fixée au 1 er août, date approximative de la fête celtique de Lugnasad, « l'Assemblée de Lug ».
Lyon (69) devenue capitale des Gaules. Lug est souvent associé au corbeau à fondation de la ville de Lyon
Laon (Lugdunum Clavatum, 02)
Laudun-l'Ardoise (30) ?
Loudun (Vicaria Lugdunensis, 86)
Lugrin (74) ?
Lion-en-Sullias (Lugdunum ????, 45)
Lugnez (Jura) ???? Lugdunum
Bagnères-de-Luchon (31) ????
Le hameau de Loudon à Parigné-l'Evêque (72)
Saint-Bertrand-de-Commingues (Lugdunum Convenarum, 31)
Saint-Lizier (Lugdunum Consoranorum, 09) où l'on a retrouvé une dédicace à Minerve-Bélisama.
Les endroits appelés Montluc seraient quant à eux des anciens « Monts de Lug » comme Saint-Etienne-de-Montluc (44) ou le cimetière Montluc à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or (69).
Montlieu-la-Garde (Monte Lugduno, 17)
Dans beaucoup de ces villes le culte de Saint-Pierre-aux-Liens (1er août) ou de Saint-Germain-d'Auxerre (31 juillet) est présent ?????
En Europe :
Carlisle (Luguvalium, Angleterre)
Lugo (Espagne)
Lugones (Espagne)
Katwijk aan Zee (Lugdunum Batavorum, Pays-Bas)
Leigniz/Legnica (Pologne)
Lugano (Suisse)
Lugnez (Suisse)
SULIS
Bath (Aquis Sulis, Angleterre)
La comparaison avec d'autres religions antiques :
les autres religions qui existaient à l'époque celte peuvent nous aider à comprendre la mythologie celtique car il est probable que certaines d'entre elles partageaient un socle commun, probalement indo-européen (cf. Georges Dumézil).
Tableau des divinités comparées
Exercice assez approximatif
Divinités gauloises |
Divinités irlandaises |
Divinités galloises |
Divinités romaines |
Divinités grecques |
Divinités germano-nordiques |
Caractéristiques de la divinité gauloise |
Caractéristiques communes |
Bélénos | Oengus (Mac Og) | Apollon | Apollon | Baldr | Dieu de la jeunesse et de la beauté masculine | Dieux de la jeunesse, de la beauté et de la santé | |
Lug | Lugh | Lleu | Mercure | Hermès | Odin (Wodan) | Dieu polytechnicien et triple | Lug(h) et Odin sont les dieux les plus importants de leur panthéon - Lug(h) et Odin ont une lance et sont associés au corbeau - Mercure et Odin (Wodan) sont associés au mercredi en français et en anglais |
Cernunnos | Pluton (Dis Pater) | Hadès | Dieu vieux, dieu de la mort et de la résurrection | Dieux de la mort | |||
Taranis (Sucellos) | Dagda | Gwydyon | Jupiter | Zeus | Thor | Dieu des druides et de la foudre | Pour la plupart dieux de la foudre - Dieux très importants - Sucellos, le Dagda et Thor possèdent un marteau /gourdin - Taranis et Jupiter ont parfois une roue - Jupiter et Thor sont associés au jeudi en français et en anglais |
Nodons (Toutatis) | Nuada | Nudd | Mars | Arès | Tyr | Dieu des guerriers, dieu-roi | Dieux de la guerre - Nuada et Tyr ont eu la main arrachée - Mars et Tyr sont associés au mardi en français et en anglais |
Gobannos | Goibniu | Govannon | Vulcain | Héphaïstos | Dieu-forgeron | ||
Ogmios | Ogma | Heveidd | Hercule | Héraklès | Dieu de l'écriture et de l'éloquence | (Demi-)dieux super guerrier | |
? | Manannan | Neptune | Poséidon | Njörd | Dieux de la mer | ||
Bélisama | Brigit | Arianrhod | Minerve | Athéna | Freya | Déesse polytechnicienne et triple | Déesses des arts et de la sagesse |
? | Ana (Dana-Danu) | Dôn | Déesses-mères | ||||
Epona | Macha | Riannon | Déesse-cheval | Déesses associées au cheval | |||
Artionis | Diane | Artémis | Déesse-ours, déesse-reine | Déesses de la chasse - Associées à l'ours |
Les Celtes descendent des peuples « indo-européens », ils auraient donc des ressemblances linguistiques, sociales et religieuses avec les habitants du sous-continent indien. Intéressons-nous aux similtudes entre les dieux hindoux et les dieux celtes. Georges Dumézil…
Indra : dieu de la foudre partageant des similitudes avec Taranis
Mitra : comparé au Dagda ???
Varuna : rapproché d'Ogmios