AUTRES TEXTES
Extraits de textes irlandais à propos des grandes fêtes celtiques irlandaises :
Histoire de l'Irlande (Foras Feasa ar Eirinn)
Geoffrey Keating, né en 1569 à Burgess (Irlande) et mort en 1644
Quand Tuathal [Tuathal Techtmar est un roi irlandais du Ier siècle sans doute légendaire] eut réunit ces quatre parties et en eut fait un seul territoire appelé Midhe [Meath], il y construisit quatre grandes forteresses royales, à savoir une dans chaque partie. Il construisit donc Tlachtgha dans la partie du Munster allant avec Midhe, et c'est là que le feu de Tlachtgha fut institué ; c'est là qu'avaient l'habitude de se réunir et de s'assembler les druides d'Irlande pendant la nuit de Samain pour faire des sacrifices à tous les dieux. C'est à ce feu qu'ils brûlaient leurs victimes et il était obligatoire, sous peine d'amende, d'étouffer tous les feux d'Irlande cette nuit-là ; et pour chaque feu qui était allumé en Irlande le roi de Munster recevait un scrupule ou trois pence, puisque le pays dans lequel Tlachtgha se trouve appartient à la partie du Munster donnée à Midhe.
Il construisit la deuxième forteresse dans la partie qu'il avait acquise de la province de Connaught, à savoir Uisneach, et c'est à Beltaine que cette réunion se tenait. Ils y échangeaitent leurs biens, leurs marchandises et leurs objets. Ils y offraient aussi des sacrifices au dieu suprême qu'ils adoraient et que l'on appelait Bel[enos]. Ils avaient coutume d'allumer deux feux en l'honneur de Bel dans chaque canton d'Irlande et de faire passer un malade de chaque espèce du canton entre les deux feux pour les préserver de toute maladie pendant l'année ; c'est de ce feu allumé en l'honneur de Bel que le nom de Beltaine est donné à la noble fête qui a lieu le jour des deux apôtres Philippe et Jacques [autrefois saint Philippe et saint Jacques le Mineur étaient fêtés ensemble le 1er mai, aujourd'hui c'est le 3 mai] : Beltaine, à savoir le feu de Bel. Le cheval et les équipements de chaque chef qui venait à la grande réunion d'Uisneach devaient être donnés en impôt au roi de Connaught, parce que c'est dans la partie de la province de Connaught que se tenait cette réunion.
La troisième forteresse que construisit Tuathal, du nom de Tailtiu, est dans la partie de la province d'Ulster acquise par Midhe ; c'est là que se tenait la foire de Tailtiu pendant laquelle les hommes d'Irlande formaient entre eux des alliances de mariage ou d'amitié ; une coutume observée à cette assemblée était que les hommes se mettaient d'un côté et les femmes de l'autre côté pendant que les pères et les mères établissaient les contrats. Chaque couple qui avait établi traité et contrat était marié, comme le dit le poète :
« Les femmes ne doivent pas approcher les hommes beaux et brillants ;
les hommes ne doivent pas approcher des femmes.
Mais chacun doit rester à part
A l'endroit de la grande foire. »
C'est cependant Lughaidh Lamhfhada [Lugh au long bras] qui fonda le premier l'assemblée de Tailtiu en commémoration annuelle de sa mère nourricière Tailtiu, fille de Maghmor, roi d'Espagne, qui était la femme d'Earc, dernier roi des Fir Bolg comme nous l'avons dit ci-dessus. Quand Tailtiu eut été inhumée par Lughaidh dans cette colline, il fit l'assemblée de Tailtiu comme réunion à sa mémoire. C'est la raison pour laquelle le nom de Lughnasadh fut donné, c'est-à-dire réunion ou commémoration, au premier jour d'août qui est aujourd'hui la fête de l'arrestation de Pierre [la Saint Pierre aux Liens]. Bien que la montagne et l'assemblée de Tailtiu existassent déjà du temps de Lughaidh Lamhfhada, Tailtiu ne fut pas forteresse royale jusqu'au temps de Tuathal Techtmar. Puisque c'est à la province d'Ulster qu'appartient l'endroit où était Tailtiu, c'était au roi d'Ulster qu'allait l'impôt de l'assemblée de Tailtiu. Le montant était d'une once d'argent pour chaque couple qui se trouvait là.
La quatrième forteresse royale est située dans la partie de Leinster donnée à Midhe. C'est là que se faisait le festin de Tara, tous les trois ans, après que les sacrifices avaient été offerts à tous les dieux de Tlachtgha (comme nous l'avons déjà dit), en annonce de l'assemblée royale appelée le Festin de Tara où l'on décidait des lois et des coutumes, et où on approuvait les annales et les antiquités d'Irlande, si bien que tout ce qui en avait été approuvé était inscrit par les docteurs-chefs dans la liste des rois que l'on appelle Psautier de Tara ; et toute coutume ou toute annale qui n'était pas conforme à ce grand livre n'était pas considérée comme authentique.
Extraits de textes mythologiques germano-nordiques à propos d'Odin frappé d'une lance :
Les Dits du Très Hauts (Hávamál) - strophe 138
Anonyme, vers l'an mille
Traduction : Régis Boyer
Je sais que je pendis
A l'arbre battu des vents
Neuf nuits pleines,
Navré d'une lance
Et donné à Odin
Moi-même à moi-même donné,
- A cet arbre
Dont nul ne sait
D'où proviennent les racines.
Extraits de textes mythologiques hindous à propos d'Indra :
Livre des Hymnes (Rig-Véda) - section 1, lecture 3, hymne 1, versets 10-12
Anonyme, IIème millénaire avant JC
Traduction : Alexandre Langlois
10. Le puissant Indra a touché de sa foudre ces [nuages] qui du ciel n'arrivaient pas à la surface de la terre, et qui de leurs voiles magiques semblaient envelopper [le brigand] riche de ces dépouilles. De son trait lumineux, il a fait jaillir le lait des vaches [célestes].
11. Les ondes enlevées à Vritra coulaient au gré de nos souhaits. Cependant [l'impie] reprenait ses forces au sein des rivières. Indra, poursuivant son dessein, a d'un trait vigoureux, durant plusieurs jours, détruit son espoir.
12. Il a brisé la porte de cette caverne, où (Vritra) tenait les eaux enfermées avec lui. Indra a déchiré Souchna [« le Desséchant »] aux cornes [menaçantes]. Telle fut, ô Maghavan, ta rapidité, telle fut ta vigueur, quand de ta foudre tu frappas ton ennemi avide de combattre !
Livre des Hymnes (Rig-Véda) - section 1, lecture 4, hymne 15, versets 10-12
Anonyme, IIème millénaire avant JC
Traduction : Alexandre Langlois
10. Vritra dessèche (la terre); de sa foudre puissante Indra le frappe ; et, répondant aux vœux (du père de famille) qui offre le sacrifice, (il ouvre la nue) telles que des vaches prisonnières, les (ondes) salutaires obtiennent leur délivrance.
11. Quand, sous les coups du tonnerre, il ébranle tout autour de lui, les ondes, à ses lueurs éblouissantes, se sont agitées de plaisir. Maître généreux, en faveur de Tourvîti, son serviteur, il a fait subitement surgir un gué au milieu des eaux.
12. Maître incomparable, hâte-toi de lancer ta foudre sur Vritra. Tels que les flancs d'une vache immolée, partage entre nous avec ton arme les membres du nuage, et fais couler des torrents de pluie.