LES EGOUTS

 

Histoire :

Les premiers égouts souterrains de Paris furent construits par les Romains, l'un d'eux se situait sous l'actuel boulevard Saint-Michel (qui sépare le Vème du VIème arrondissement). Au Moyen-Age, l'évacuation des eaux usées n'était plus une priorité, on les jetait directement au milieu de la rue, dans les petites rivières parisiennes (cf. chapitre précédent) ou dans la Seine. Une première amélioration apparut avec Philippe Auguste qui, vers 1200, fit paver les rues de la capitale avec une rigole d'écoulement au milieu, d'où l'expression « tenir le haut du pavé ».

En 1370, le prévôt Hugues Aubriot fit construire le premier égout souterrain depuis un millénaire, sous la rue Montmartre (Ier et IIème), celui-ci se jetait dans le ruisseau de Ménilmontant. A cette époque, c'est ce dernier qui sert de collecteur principal pour la rive droite tandis que la Bièvre remplit ce rôle pour la rive gauche, tous deux se déversant ensuite dans le Seine.

Au début du XIXème siècle, Pierre-Emmanuel Bruneseau (1751-1819) crée le Service des Egouts de Paris. Il commence à cartographier les quelques kilomètres d'égout et à les curer. En 1832 quand se déclare une grande épidémie de choléra à Paris, le réseau faisait moins de 50 Km.


(ça me fait un peu penser à l'histoire des sorcières de Salem)

Les grands travaux commenceront réellement en 1853 avec l'arrivée du « Baron » Haussmann (1809-1891) et d'Eugène Belgrand (1810-1878). Ils construisirent des collecteurs sous les nouvelles artères de Paris (les Grands Boulevards...) qui se jetteront dans la Seine en aval de Paris, à Asnières-sur-Seine (92, derrière Clichy-la-Garenne) où Haussmann ne se fit pas que des amis. Les collecteurs de la rive gauche rejoignaient ceux de la rive droite en passant sous la Seine au niveau du pont de l'Alma (VIIème) grâce à un siphon. En 1870, on était passé à plus de 500 Km de canalisation.

Une loi de 1894 contraint les immeubles à déverser leurs eaux usées à l'égout et non plus dans la Seine : c'est le principe du « tout-à-l'égoût ». Ci-dessous des portraits de Georges-Eugène Haussmann et d'Eugène Belgrand.

 

A partir de 1930, on commence à construire des stations d'épuration en France pour éviter de rejeter les eaux usées dans les fleuves. Ainsi la ville de Paris se dotera de 4 stations :

- Achères (78), sur la Seine en aval de Paris, qui est la plus grande d'Europe actuellement
- Noisy-le-Grand (93), sur la Marne en amont de Paris, construite vers 1975, c'est la plus petite des 4
- Valenton (94), sur la Seine en amont, construite en 1987
- Colombes (92), sur la Seine en aval, construite en 1998.

Aujourd'hui le réseau parisien compte plus de 2.400 Km de galeries techniques, situées sous les rues de la capitale et régulièrement contrôlées. Les égouts sont visitables à partir de 1894, d'abord dans des wagonnets, puis dans des barques. Depuis 1975, les visites se font à pied et l'entrée est située face au 93 quai d'Orsay (VIIème), près du Pont de l'Alma.

Contact : 01 53 68 27 81 visite-des-egouts@paris.fr

Vidéo de l'émission C'est pas Sorcier « Paris Lumière, d'Haussman au Périphérique » :

 

Les égouts de Paris dans l'Art :

Dans la littérature, l'œuvre principale qui traite de ce sujet est « Les Misérables » de Victor Hugo (paru en 1864). Jean Valjean est censé les traverser lors de l'insurrection républicaine de 1832.


Au cinéma on peut remarquer :

« Les Frères Pétard » réalisé en 1986 par Hervé Palud
Jacques Villeret et Gérard Lanvin s'échappent du 36 quai des Orfèvres (la brigade des stup' de Paris) par les égouts à la fin du film.


© Studio Canal

« Rush Hour 3 » réalisé en 2007 par Bret Rattner
Jackie Chan et Chris Tucker sont retenus dans les égouts de Paris par des triades chinoises.


© New Line Cinema

« Ratatouille » réalisé en 2007 par Brad Bird
Rémy le rat est séparé de sa famille dans les égouts.


© Pixar

 

Liens, li1, links, linx…

- Site perso : egoutsparis.free.fr
- Paris Face Cachée : parisfacecachee.fr