LES AUTRES SYSTEMES D'ADDUCTION D'EAU

 

En plus des aqueducs et des cours d'eau vus dans les chapitres précédents, l'eau des Parisiens vient ou venait par d'autres moyens.

 

La Seine et ses pompes (détruites) :

Bien évidemment c'est dans la Seine qu'on a d'abord commencé à puiser de l'eau. Deux types de machines vont faciliter le pompage ; les premières, des pompes bâties au XVIIème siècle sur des ponts, vont permettre de se servir en eau sans avoir à descendre sur les berges. Les deuxièmes, les « pompes à feu », dont certaines construites par les frères Périer (Jacques-Constantin et Auguste-Charles) à la fin du XVIIIème siècle, fonctionnaient au charbon avec une machine à vapeur, perfectionnée quelques années plus tôt par l'Ecossais James Watt. Elles permettaient d'approvisonner plus facilement les habitations parisiennes mais le principal inconvénient était la mauvaise qualité de l'eau car des collecteurs d'égouts se trouvaient en amont.

 

S Pompe de la Samaritaine : c'est la première machine élévatrice d'eau de Paris. Elle fut construite en 1608 par Henri IV et doit son nom à une sculpture sur sa façade représentant Jésus rencontrant la Samaritaine au puits de Jacob (Jean, chapitre 4). Elle était située sur le pont Neuf (Ier), le plus vieux pont de Paris encore subsistant. L'eau était élevée grâce à des roues à aubes (fonctionnant avec la force du courant) et elle allait au palais du Louvre et au jardin des Tuileries. Détruite en 1813, le magasin de la Samaritaine situé à proximité (quai du Louvre, Ier) maintient malgré tout son souvenir.


La Samaritaine (à gauche) peinte par Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet (1715-1793) - Musée Carnavalet, Paris

ND Pompe (du Pont) Notre-Dame : construite à partir de 1671 sur le pont Notre-Dame (IVème), près de l'Hôpital de l'Hôtel-Dieu. Elle était composée de 2 systèmes de pompage plusieurs fois rénovés mais finalement détruits en 1861.


C Pompe à feu de Chaillot : construite en 1781, elle se trouvait rue des frères Périer (XVIème), près du pont de l'Alma. Surnommée « Augustine » (prénom féminisé du petit frère Périer), l'eau pompée était stockée dans un réservoir situé à quelques centaines de mètres au nord-ouest, place des Etats-Unis, avant la construction vers 1860 du nouveau réservoir de Passy, rue Copernic.


crédits : parisparis.in

GC Pompe à feu de Gros Caillou : elle fut mise en service en 1788, sur le port de Gros Caillou, le long du quai d'Orsay (VIIème). C'était la petite sœur version rive gauche de la pompe de Chaillot et était surnommée « Constantine ». Elle fut démolit en 1851.


QA Pompe à feu (du quai) d'Austerlitz ou pompe à feu de la Gare : elle fut en service entre 1785 et 1818 et se trouvait au niveau du 23 quai d'Austerlitz (XIIIème). Elle alimentait les fontaines du quartier ainsi que l'hôpital de la Salpêtrière. Ses eaux étaient dirigés vers les réservoirs de Charonne et de Gentilly.


crédits : Louis Figuier, sciences.gloubik.info

A Pompe à feu d'Auteuil : elle fut bâtie en 1828 pour remplacer la pompe de Chaillot installée trop près de l'évacuation d'un égout. Elle fut reconstruite en 1900 pour en faire une usine plus moderne et en 2007 elle devint le Pavillon de l'Eau, situé au 77 avenue de Versailles (XVIème).


crédits : fr.wikipedia.org



Jusqu'au milieu du XIXème siècle ces pompes alimentaient principalement les fontaines publiques des alentours (pour voir quelques-unes de ces fontaines cliquez ci-dessous). Progressivement elles ont été rasées et parfois remplacées par des « usines » plus puissantes.

 

Les Puits Artésiens :

Les puits artésiens, ou puits de l'Albien, sont des sources naturelles provenant des nappes phréatiques. A Paris l'eau jaillit à partir d'une couche du crétacé appelée l'Albien. Certains puits ne sont plus en fonction, d'autres ont servis pour le remplissage de piscines (piscine Hébert dans le XVIIIème, piscine Blomet dans le XVème et piscine de la Butte aux Cailles dans le XIIIème), pour du chauffage par géothermie (Maison de Radio France, XVIème) ou pour la raffinerie de sucre Say (vers la rue Jeanne d'Arc, XIIIème).

Seuls quelques uns sont accessibles au public et leur eau est d'une excellente qualité.

 

G Puits de Grenelle, situé place Georges Mulot (XVème), ce fut le premier forage artésien de Paris (1833-1841). Percé par Louis-Georges Mulot et promu par Héricart de Thury, il est profond de 548 m. Jusqu'en 1903 l'eau était envoyée dans une tour régulatrice de 43 m de haut située à quelques dizaines de mètres du puits, place de Breteuil.


crédits : Louis Figuier

P Puits de Passy, situé square Lamartine (XVIème), son perçage fut terminé en 1861 et sa profondeur est de 583 m.


crédits : parisfontaines.fr


crédits : Louis Figuier


crédits : Louis Figuier

M Puits de la Madone, situé square de la Madone (XVIIIème), son forage fut terminé en 1883 et sa profondeur est de 740 m. Il fut creusé au départ pour la piscine Hébert située à proximité. Aujourd'hui, certains habitants du quartier peu aisés y viennent prendre de l'eau pour leur usage domestique.

BC Puits de la Buttes aux Cailles, situé place Paul Verlaine (XIIIème), sa profondeur est de 582 m. Il fut mis en service en 1904 pour la piscine de la Butte aux Cailles située à proximité.

 


crédits : source13.fr

 

Les usines de traitement :

Il existe 3 usines de traitement des eaux de surface en proche banlieue, toutes situées dans la Val-de-Marne (94). Elles produisent un peu plus de la moitié de l'eau consommée à Paris.

 

J L'usine de traitement des eaux de Joinville-le-Pont se situe avenue Pierre Mendès-France. L'eau de la Marne purifiée ici est ensuite acheminée dans les réservoirs du nord-est parisien (Ménilmontant et Lilas). Première usine de traitement des eaux de rivière de France, elle fut inaugurée en 1896.


crédits : maps.google.fr

O L'usine de traitement des eaux d'Orly est située chemin de Halage. L'eau de la Seine purifiée ici est ensuite envoyée dans le réservoir de l'Haÿ-les-Roses (94 aussi)


crédits : iledefrance.fr

I Le centre de traitement des eaux d'Ivry-sur-Seine est située quai Henri Pourchassé. L'eau de la Seine purifiée ici est envoyée dans les réservoirs du nord-est parisien (Ménilmontant et Lilas). Il était prévu qu'elle soit fermée car la consommation de la capitale baisse, la cause principale étant la diminution du nombre d'industries.


crédits : maps.google.fr

 

Liens, li1, links, linx...

- Association Percevoir : percevoir.org
- Société Canauxrama : www.canauxrama.com
- Le Pavillon de l'Eau : www.eaudeparis.fr/page/pavillon?page_id=17